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le gîte d’étape sur les chemins de Compostelle se transforme  
Article des DNA du 10 Février 2023
Morgane SCHERTZINGER - Aujourd'hui à 05:55 | mis à jour aujourd'hui à 07:22 - Temps de lecture : 5 min
  
Pèlerinage À Bellemagny, le gîte d’étape sur les chemins de Compostelle se transforme
Les Alsaciens l’ignorent souvent, mais le couvent des sœurs bénédictines adoratrices de Bellemagny est l’une des étapes pour passer la nuit sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle en Alsace. Le lieu paisible subit actuellement d’importants travaux pour se mettre aux normes.
 
Bellemagny, son couvent et son gîte d’accueil bientôt rénové sont la dernière étape alsacienne pour les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle, avant d’arriver dans le Territoire de Belfort.
« Faites attention, le sol n’est pas très stable et il y a beaucoup de poussière. » Claude Hatterer, bénévole soutenant le projet de rénovation, se veut prudent : dans cette aile du couvent de Bellemagny, les ouvriers s’affairent, depuis janvier, à tout arracher. La tapisserie d’un autre temps, le sol défraîchi, les portes usées… il ne reste presque plus rien du gîte des pèlerinsde Saint-Jacques-de-Compostelle. « Il ne s’agit pas d’un agrandissement, ni d’une construction, mais d’une rénovation et d’une mise aux normes sécurité incendie ; on met aussi tout aux normes pour faciliter l’accès des personnes à mobilité réduite (PMR) », détaille Jean-Louis Vadam, architecte terrifortain.
   
Bellemagny : le gîte des pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle se refait une jeunesse
   
« Il faut s’adapter aux pèlerins ! »
Dix chambres et dortoirs répartis sur deux étages, une salle d’accueil, deux halls et deux couloirs vont être dépoussiérés et remis au goût du jour. « Jusqu’ici, les douches étaient sur le palier, mais les gens n’aiment pas toujours ce côté rustique », constate, pragmatique, Claude Hatterer, lui-même pèlerin habitué des gîtes d’étape. Il a d’ailleurs emprunté des idées à droite à gauche au cours de ses plus de 4 000 km à pied sur le vieux continent. « On s’est inspiré de ce qui existe, de façon plus simple et très, très pratique », sourit le fringant octogénaire, qui clarifie d’une voix grave : « Je veux que les pèlerins enlèvent les godasses en entrant et que dans la chambre, il y ait une place pour leur sac. Il faut s’adapter à eux ! »
L’installation d’un casier à chaussures, dans la pièce d’accueil au rez-de-chaussée, a été actée lors de l’une des réunions hebdomadaires du groupe de travail. Tout comme le choix des portes, du parquet, du nombre de lits… « Ce sont les sœurs qui ont le dernier mot, fait remarquer Claude Hatterer. On discute avec l’architecte, les entreprises, notre groupe de volontaires qui soutient le projet, mais ce sont elles qui tranchent. » De l’autre côté de la table, Mère Mirjam a le sourire. Au couvent, ces importants travaux étaient désirés depuis fort longtemps. « Avant, on ne pouvait accueillir que jusqu’à 15 personnes en même temps ; maintenant, ce sera maximum 38. On passe dans la catégorie hôtellerie », se réjouit-elle.
L’accueil est « une ouverture, une richesse »
Ce chiffre n’effraie absolument pas la responsable du couvent, ni les 14 sœurs – la plupart d’origine malgache – qui préparent chaque jour les repas du soir, les petits-déjeuners et les chambres. « En n’étant pas aux normes, le gîte risquait de fermer. Et pour nos finances, on a besoin d’avoir des activités et de travailler », explique la responsable de la communauté des sœurs bénédictines adoratrices. D’autant que ce sont elles qui assument une grande partie du coût des travaux de rénovation (lire par ailleurs). Mais le jeu en vaut la chandelle. « Dès le début, accueillir les pèlerins a été pour moi une ouverture. On les installe, on papote de tout et de rien. Après le repas, on prend le temps de discuter avec eux. C’est une richesse », confie Mère Mirjam, le regard brillant.
Les travaux au couvent en adressant un don par chèque à l’ordre des Bénédictines adoratrices au 14, rue du Couvent à Bellemagny. Se renseigner par Tél. au 07.85.27.76.55 ou à prieure.bellemagny@wanadoo.fr. Les bénévoles voulant rejoindre l’équipe seront les bienvenus.
Un appel aux dons pour financer les travaux
Porté par les sœurs du couvent et par une équipe de volontaires déterminés, le chantier de rénovation du gîte a un coût : « Entre 540 et 550 000 €. » Une somme conséquente pour les sœurs bénédictines qui financent l’ensemble, sans pouvoir – pour l’heure du moins – compter sur des subventions. Leur salut proviendra en grande partie des dons de particuliers et d’entreprises, qui peuvent respectivement déduire 66 % et 60 % du montant versé de leurs impôts. À ce jour, les sœurs ont recueilli 25 000 €, soit 4,5 % du budget global estimé des travaux.
Pour les soutenir dans cette quête, les bénévoles organiseront ce printemps des rendez-vous culturels, dont l’ensemble des bénéfices sera reversé aux sœurs pour financer ces travaux. Ils prévoient, le dimanche 30 avril, un concert de l’orchestre de chambre professionnel alsacien La Folia puis, le dimanche 14 mai, un concert de musique médiévale et Renaissance par l’ensemble Super Hexacordum. Les deux événements auront lieu à l’église. Les bénévoles aimeraient également convier une chorale à se produire. En juin enfin, Claude Hatterer – qui est par ailleurs président des Amies de Saint-Jacques en Alsace - troquera sa casquette de bénévole contre de pèlerins. Il prévoit de tenir une conférence autour de son dernier pèlerinage qui l’a conduit en 2022 à travers la Turquie sur le chemin de Jérusalem.
« Le couvent s’ouvre sur l’extérieur »
En décidant de lancer ces travaux de rénovation, les sœurs du couvent avaient une petite idée derrière la tête : ouvrir, à terme, le gîte à tout le monde. Comprenez à tous les publics : les jeunes (groupes de scouts…), les familles (réunions, fêtes…) et les entreprises (séminaires…). « C’est quelque chose qu’elles faisaient déjà un petit peu par le passé, mais qui pourrait se développer maintenant. Ce n’est pas un hôtel, le but n’est pas de gagner de l’argent, juste de faire fonctionner le gîte », éclaire Claude Hatterer, l’un des bénévoles qui soutient et accompagne les sœurs dans ce projet.
Le gîte rénové pourrait également servir de logement aux proches des résidents de l’Ehpad voisin en visite, aux invités d’un mariage ou aux touristes qui, en hiver, fréquentent les marchés de Noël. Les sœurs et les bénévoles ne s’interdisent rien. « On a ici la chance d’être en pleine campagne, dans un endroit superbe. Le couvent s’ouvre maintenant sur l’extérieur et ça, c’est important », estime Suzanne Weiss, secrétaire des Amis du couvent de Bellemagny.
  
Repenser les activités du couvent
  
« Le couvent bouge à travers ces travaux, constate joyeusement Suzanne Weiss, des Amis du couvent de Bellemagny. Ça va maintenant demander une réorganisation dans le fonctionnement des activités des sœurs. » En plus de recevoir des pèlerins au gîte, les soeurs confectionnent des objets, souvent avec un groupe de bonnes « samaritaines », qu’elles vendent pour améliorer les finances de la congrégation. « On aimerait développer des ateliers comme la couture, l’écriture d’icônes, pourquoi pas la pâtisserie ou la fabrication de bougies (pour des mariages notamment) », illustre Mère Mirjam qui souhaiterait aussi mieux faire connaître la boutique de produits malgaches du couvent.
 
Petite chronologie
  
●  2006 : suite à la fermeture d’un gîte d’étape dans les Vosges, « le chemin de Saint-Jacques a été dévié et hop, on s’est retrouvé sur le tracé », se souvient Mère Mirjam qui arrive cette même année de sa Bavière natale au couvent de Bellemagny. Depuis, le gîte héberge des pèlerins, entre 300 et 400 pèlerins.
●  2012-2013 : de gros travaux sont menés pour réhabiliter les chambres du monastère et l’espace de vie réservé aux sœurs.
●  2019 : la cuisine dans laquelle les sœurs préparent les repas pour la communauté et pour les gens de passage est entièrement rénovée.
●  2023 : travaux de mise aux normes du gîte d’accueil des pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle.
Publié le 2023/02/10 # 20:17   |


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